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  • Corinne Streiff

Développement de l'enfant - Regard de N. Derboghossian

Dernière mise à jour : 28 sept. 2023

Regard de Nicole Derboghossian

« DE 0 A 8 ANS, Le développement psychologique de l’enfant pas à pas », Nicole Derboghossian.

Edition Dunod, 2015.

Nicole Derboghossian est formatrice, psychothérapeute, de formation rogérienne. Elle intervient dans la formation professionnelle des personnels de santé, de l’action sociale et médico-sociale et du secteur éducatif dans le champ de la psychologie de l’enfant. Elle s’inspire des théories de Sigmund Freud (p.6).



Résumé de principaux points du livre


0 à 6 mois / Oralité passive


Ça : l’enfant est un ça, donc un inconscient (p.12). Il naît incomplet et n’a pas les moyens de survivre seul. Biologiquement, il n’est pas fini. Période difficile, car il n’a pas conscience d’exister, il est non individualisé (p.13). Il vit dans le morcellement, il ne voit que des morceaux de lui-même et de l’autre (pieds, sein maternel, visage, cheveux).

Incapacité de se protéger du stress. Stress dû à ce morcellement et à l’angoisse du vide et de non-existence. Sa solution est la construction du MOI.


Il a un grand besoin d’amour et un besoin de contacts.

Symbiose : l’enfant est une extension de la mère.

Les problèmes vont faire réagir son MOI. Si les réactions de la mère sont adéquates, le MOI va se solidifier et sinon il va avoir des ressentis de faiblesse, de fragilité qui se poursuivra dans sa vie adulte.

La succion est importante.


Conséquences de la phase mal vécue : l'adulte pourra se sentir angoissé avec des ressentis de vide existentiel, d'insécurité, un besoin de prise en charge, de la passivité, des recherches de symbioses.



6-8 mois à 2 ans / Oralité active


Active car l’enfant acquiert une autonomie corporelle.

Il coordonne ses mouvements.

C'est la phase de la séparation d’avec la mère vers 6-8 mois. Il passe d’un état symbiotique à un état d’indépendance tout en devant dépendre des adultes qu’il voit grands et forts.

La conscience de la séparation peut provoquer de l’eczéma.

Il découvre le lien affectif donc il va tester la sécurité du lien. Il séduit, il fait des caprices etc.

Il recherche ce qui fonctionne, il teste les réactions de maman et mémorise les conduites qui ont un effet positif.

A ce stade, il teste donc la sécurité du lien. Si cela se passe bien, il en déduira qu’il mérite d’être aimé. Si cela se passe mal (naissance d’un autre enfant, abandon, décès, solitude, crèche etc) l’enfant se sentira abandonnée. Il pensera que la cause est en lui (il ne mérite pas l’amour, il n’est pas assez intéressant etc.)


Conséquences de la phase mal vécue : adulte, il pourra créer des situations pour abandonner ou se faire abandonner. Il va mettre de l’affectif même là où il n’y a pas de raison d’en mettre (monde professionnel par exemple).



2 ans à 3 ½ ans / Analité expulsive


L’enfant est capable de contrôler ses mouvements dont l’usage de ses sphincters.

La naissance intellectuelle se fait avec une extrême rapidité. Comme un ordinateur dont la mémoire serait vierge, l’enfant ne demande qu’à être rempli.

L'acquisition du langage se fait.

Sa pensée est imagée mais concrète, irrationnelle, magique permissive et illimitée.

Cette absence de freins et le fonctionnement spécifique de la pensée enfantine font que les acquisitions se font sur un mode global et synthétique.

Il n’est pas soumis au SURMOI donc les normes et les règles ne le gênent pas pour percevoir les événements. Il est encore totalement égocentré.

Il est toujours dépendant mais il peut partir à la découverte de l’extérieur, il cherche à dépasser le cadre.

Il va au-devant du danger pour tester ses possibilités et trouver ses limites.

Au niveau relationnel il n’y a plus seulement maman mais PAPA intervient puis les autres membres du cercle familial et amical.

Il va donc chercher les limites, avec les objets et les personnes.

C’est la période du pot. Ses parents se montrent fiers puis cela devient normal et ses selles sont mises dans les toilettes ce qui peut être violent pour l’enfant. Si son sentiment de valeur et si son lien affectif sont bons, cette étape se vivra assez calmement. Si ce n’est pas le cas, cette étape lui confirmera sa non-valeur.

C’est aussi la période des pourquoi et des questions. Ceci va l’aider à poursuivre sa construction de soi et remplir le sentiment de vide et d’inexistence qu’il ressent au début de ce stade. Les réponses aux questions lui donnent son sentiment de valeur personnelle.


C’est un stade vivant et remuant ! Beaucoup de mouvements : physique, intellectuel et affectif.


Conséquences de la phase mal vécue : l’adulte pourra utiliser son corps pour faire passer un message. Il pourra y avoir somatisation par des douleurs (de tout ordre), des manières de parler, de l’amnésie, des problèmes de mémoire etc. L'homme aura tendance à rechercher la femme-mère et la femme, l’homme-père.

La personne va bouger en permanence et tenter de faire bouger l’autre.



3 ½ ans à 5 ans / Analité rétentive


Cette phase correspond au début de l’acquisition du principe de réalité, c’est pourquoi nous l’appelons le stade de la violence. Le petit sort de son omnipotence pour rentrer dans une phase éducative. Il doit accepter les normes et règles sociales au détriment du plaisir.

Le SURMOI se met en place. C’est le gendarme en nous.

Stade de la pensée globale et magique.

Son infériorité le pousse à se "supérioriser" pour se hisser à la hauteur des adultes. Il va gentiment naître au groupe social.

Tout ceci le conduit de sa vie magique, concrète, égocentrée et insouciante à une vie logique, abstraite, organisée et responsable. Ceci va engendrer un grand STRESS.

Phases du stress :

- Choc : la nouvelle arrive

- Abattement ou révolte : passage(s) de l’un à l’autre. Cette phase peut durer longtemps et il est possible d’y rester toute sa vie.

- Acceptation forcée : acceptation de la situation mais refus de s’y adapter. Fixation sur le passé douloureux.

- Adaptation : acceptation et adaptation à la nouvelle situation.

Cette phase de développement comporte donc un stress très important qui peut être formateur si les parents l’y accompagnent.

Le stress peut faire entrer l’enfant dans de la révolte, de l’opposition, de la violence. Ceci lui permet d’évacuer ce stress. C’est mieux pour lui que de subir (étude des rats p.74).


L’enfant passe d’un stade où il ressentait que tout lui était permis à un stade où on l’arrête, où il doit apprendre que le principe de réalité existe et que son principe de plaisir doit reculer.


L’enfant a beaucoup de fantasmes qui lui permettent d’échapper à la réalité.


Signes alarmants :

- Un enfant trop bon élève : il ne supporte pas de faire une note moyenne ou moins bonne que d’habitude et cela le rend malade.

- Un enfant trop timide ou trop réservé, renfermé, fuyant, méfiant.

- Un enfant bègue : il exprime sa difficulté d’avoir des relations et oblige les autres à avoir une attention particulière pour l’écouter !

- Un enfant maladif, chétif : il monopolise l’attention sur lui.

- Un enfant énurétique : il impose du travail à sa maman, concentre son attention sur lui. Il montre sa peur du monde des adultes.

L’imprégnation religieuse peut avoir un effet très fort à ce stade car l’enfant est incapable de relativiser. Ex : Jésus sait tout ce que tu fais !


Conséquences de la phase mal vécue : l’adulte pourra se montrer égocentrique, manifester une peur existentielle en se trouvant incapable d’être à la hauteur des situations, une intolérance aux frustrations, une indisponibilité au travail et aux exigences de la société, une incapacité à considérer sa propre part de responsabilité dans les mésaventures de la vie, l’envie, la tristesse, la rancune, la supériorité, la peur au quotidien.



5 ans à 7-8 ans / Stade phallique


Découverte de l’impact de son sexe et du rôle qu’il aura à jouer parce qu’il est un garçon ou une fille. Ceci commence déjà au stade OR mais là il prend conscience de cet impact.

A ce stade, il découvre les premiers plaisirs sexuels. Il commence également à s’interroger sur les questions sociales. Il pose des questions sur la conception par exemple. Il joue au papa et à la maman, au docteur etc. Le danger est qu’il soit surpris par les adultes et grondé !

C’est également le stade de l’identification. C’est aussi le stade de l’apprentissage des statuts et des rôles et du sentiment de valeur.

La pensée magique recule au profit de la logique, c’est l’âge de raison qui pointe le bout de son nez.

Le garçon s’imagine que la possession d’un pénis lui donne de la puissance et lui renverra un jugement positif des autres ! S’il ne s’identifie pas à son sexe, il va entrer dans une névrose de castration.

La fille, elle, est castrée naturellement. Elle comprend que son rôle est inférieur. Sa compensation est la possibilité future d’enfanter. L’enfant qu’elle portera et mettra au monde sera son « phallus ». Là encore, si elle n’entre pas dans son rôle, c’est la névrose de castration.

De plus, c’est l’âge o ù le garçon aura peur de ne pas être à la hauteur, il a peur de perdre cet attribut qui paraît si important et qui lui donnera la supériorité à l’âge adulte. Il ne peut pas se comporter comme une fille. Plus l’enfant est sensible, plus c’est dur pour lui.

Quant à la fille, elle peut nourrir un désir de vengeance si elle vit mal cette étape et si elle n’arrive pas à s’identifier à son sexe.


A ce stade c’est SE REALISER qui est important alors qu’au stade précédent c’était REALISER DES CHOSES.


Conséquences de la phase mal vécue : l’adulte homme ayant mal vécu cette phase pourra facilement aller dans la créativité. Innover, exprimer ce qu’il ressent, exhiber sa sensibilité sont indispensables pour lui.

L’adulte femme bloquée à ce stade aimera enfanter puisque l’enfant est une extension d’elle-même, un phallus qu’elle exhibe. Son enfant sera comme un trophée, une revanche !


Complexe d’Œdipe qui se vit dans le stade phallique


Il s’agit de la phase où le garçon et la fille vont chercher à séduire le parent du sexe opposé. Ceci est possible grâce à une identification au père et grâce au déploiement des ressources de l’enfant pour séduire.

Dans le fantasme, l’éviction du parent du même sexe serait une victoire éclatante.

En même temps, ceci s’accompagne de forts sentiments de culpabilité.

Le rôle des parents est de laisser les enfants jouer ce jeu et ensuite de les renvoyer vers leurs camarades.


Hors pathologie, l’enfant retiendra de cette période la conviction qu’il peut plaire et lui donnera confiance en lui pour son avenir affectif.


Si le parent se délecte de cet amour que l’enfant lui manifeste, plus tard, l’enfant pourra avoir du mal à établir une relation saine avec un ou une partenaire. Il cherchera tout le temps chez l’autre l’image de ce parent qui n’aura pas su le lâcher.






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